C’est un de mes fidèles lecteurs qui m’a donné l’idée d’écrire cet article sur un domaine de la PNL absolument passionnant qui concerne le langage verbal et l’expérience.

Dans mon article La Carte N’Est Pas Le Territoire, je rappelais un des présupposés de la PNL, qui part du principe que chacun de nous a sa carte du monde, c’est-à-dire qu’il a, dans son cerveau, une représentation interne du monde qui lui est propre.

Nous fabriquons cette représentation à partir des informations de nos capteurs sensoriels (VAKOG : visuel, auditif, sensoriel, kinesthésique, olfactif et gustatif), puis à travers 3 types de filtres (neurologique, socioculturel et personnel) et 3 mécanismes qui transforment d’une manière ou d’une autre et personnalise notre réalité. (voir niveau n°1 sur l’image ci-dessous)

Les trois mécanismes sont :

L’omission (ou sélection)

Ce processus nous permet de limiter la perception de stimuli internes et externes car nous portons notre attention sur certains aspects de notre environnement et en négligeons d’autres.

L’omission nous évite d’être submergés par la quantité d’informations qui se propose sans cesse à nos sens.

La généralisation

Ce processus permet de créer des classes et des catégories à partir d’un seul ou d’un petit nombre d’exemples.

La généralisation nous permet de prévoir le fonctionnement des éléments d’une même catégorie, comme les poignées de portes par exemple. De cette façon nous n’avons pas besoin de réinventer la roue à chaque fois.

La distorsion

Ce processus nous permet de modifier nos représentations.

La distorsion est le mécanisme privilégié de toute démarche créative ou artistique. Elle sert beaucoup dans l’enfance pour donner un sens à des situations incompréhensibles pour l’enfant.

Langage Verbal

Un présupposé de la PNL dit qu’il n’est pas possible de ne pas communiquer. En matière de communication, il existe le langage non verbal et le langage verbal.

Le langage verbal nous sert à montrer une partie de notre carte du monde à autrui. Il est constitué de mots. Or il y a une différence entre la chose nommée et le mot que nous utilisons pour nommer la chose. Le mot “café” ne se boit pas.

Pour un même mot, chacun associe sa propre expérience sensorielle.

De quoi est faite notre représentation mentale lorsque nous prononçons les mots vêtement, boire, océan ?

Le mot n’est pas la chose

Le mot est une étiquette arbitraire, un code que nous collons sur notre expérience et qui n’a de valeur que par la signification que nous lui accordons, c’est-à-dire le VAKOG que nous lui associons.

Passer de l’expérience à la verbalisation de cette expérience constitue un changement de niveau. Leur confusion fréquente peut générer de nombreuses difficultés.

Nous avons tendance à nous exprimer davantage en fonction de la forme de la langue (sa grammaire, l’utilisation de la négation, la place des mots dans la phrase, etc…) qu’en fonction de notre vécu. Cela réduit considérablement notre expérience.

Par exemple quand je dis “je suis coach”, la formule la plus appropriée serait “j’exerce la profession de coach”.

La structure du langage est linéaire et digitale, alors que celle de l’expérience est circulaire et analogique.

Niveaux du langage

Les créateurs de la PNL se sont référés aux recherches du linguiste Noam Chomsky pour comprendre et utiliser les liens existants entre l’expérience subjective et le langage verbal.

Chomsky a distingué 2 niveaux de langage : une structure profonde et une structure de surface.

La représentation linguistique complète de l’expérience se fait au niveau de la structure profonde (voir image niveau n°3) : par exemple, c’est : “Hier soir à la radio, quand j’ai entendu que Bush déclarait finalement la guerre à l’IRAK, je me suis mis en colère, et j’ai frappé mon chien avec la canne.”

Langage verbal et expérience en PNL

Langage verbal et expérience en PNL

Entre le niveau de la structure profonde (niveau n°3) et celui de la structure de surface (niveau n°2), il y a distorsion, omission ou généralisation qui donne au niveau du langage exprimé oral ou écrit, selon le cas, pour l’exemple de l’expérience ci-dessus :

Mon chien m’a mis en colère et je l’ai frappé (distorsion)

OU

Dès que je suis en colère, je frappe mon chien (généralisation)

OU

Je me suis mis en colère et je l’ai frappé (omission)

Métamodèle linguistique

En PNL, on considère que la modélisation de l’expérience profonde par le langage verbal s’effectue selon les 3 mécanismes décrits ci-dessus, la généralisation, l’omission, la distorsion. L’étude de l’ensemble de ces mécanismes est appelée le Métamodèle linguistique.

Le langage est un modèle, il est constitué du contenu, et de la structure (la grammaire). Le Métamodèle est un modèle sur le modèle qu’est le langage. C’est en quelque sorte un méta-commentaire concernant le langage. C’est aussi un moyen d’explorer et de travailler les liens existants entre la parole (structure de surface) et la représentation linguistique complète de l’expérience subjective (structure profonde).

A partir du langage, il est parfois impossible de se faire une idée précise de la carte du monde d’une personne tant il y a eu d’omissions, de généralisations, de distorsions (OGD). Mais c’est justement le rôle des OGD de faire un écran entre le monde et la carte du monde. Car c’est en modifiant la perception de la réalité pour la mettre en adéquation avec la carte que les OGD assurent la cohérence interne du sujet. Si nous voulons nous rapprocher au plus près de la carte du monde de la personne, nous allons devoir questionner ces structures du Métamodèle, qui sont des violations sémantiques.

Le Métamodèle linguistique en PNL est donc à la fois une classification et un ensemble de questions adéquates à poser à la personne.

Son utilisation permet d’accéder à la structure profonde (utile pour le récepteur) et de permettre à la personne de prendre conscience de sa propre communication, ce qui enrichira sa carte (utile pour l’émetteur).

Son originalité réside dans le fait qu’il part de la forme du discours pour avoir accès au sens de ce qui est dit.

En pratique, le Métamodèle linguistique est donc l’art de poser les bonnes questions pour obtenir des réponses précises, afin d’amener l’autre à mieux communiquer.

Et c’est ce Métamodèle que nous verrons, au travers d’exemples, dans le prochain article.

Qu’en pensez-vous ?

Avez-vous conscience de pratiquer ces OGD ?

N’est-ce pas passionnant ?

Merci de laisser votre commentaire.