Belle image de la confiance

La confiance n’est-elle pas l’état dans lequel tout le monde souhaiterait être le plus souvent ? La confiance en soi, la confiance envers les autres.

La confiance est un état de sérénité, de tranquillité, où l’on a le sentiment que les choses vont bien, et vont continuer d’aller bien, comme on le souhaite.

C’est un état où le doute n’est plus un obstacle, où l’on sait que les éventuelles difficultés dont on est conscient, n’empêcheront pas que tout se passera comme prévu.

Le doute s’oppose à la confiance. Plus on doute, moins on a confiance. On peut donc mesurer le niveau de confiance par le niveau de doute.

Dysfonctionnements = perte de confiance

Prenons comme exemple, la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement français. Nous constatons que les différents dysfonctionnements répétés ont successivement et progressivement augmenté notre part de doute sur ses capacités à appliquer les bonnes solutions.

Au départ, nous supposions que nous pouvions faire confiance à nos dirigeants pour protéger la population contre la pandémie de la covid19. Ils ont commencé, avec les experts, à nous dire que le virus était comparable à une « petite grippe ». Ensuite, ils nous ont expliqué que le port du masque ne servait à rien.

Ces deux seules déclarations ont été démenties quand on s’est aperçu que les chiffres de l’épidémie se sont mis à croître exponentiellement, puis qu’on nous a conseillé les gestes barrière : distanciation, masque, lavage des mains.

Mécaniquement, notre confiance en l’action du gouvernement confronté à cette crise, s’est forcément détériorée. Le doute s’est instillé petit à petit chez les citoyens.

Erreurs non assumées = perte de confiance

Comment voulez-vous avoir confiance quand on vous dit une chose puis son contraire, sans aucune explication ? Les responsables auraient pu faire amende honorable, nous avouer leurs erreurs, faire preuve d’un minimum d’humilité, auquel cas notre confiance aurait pu un peu remonter. L’erreur est humaine, mais « persévérer dans l’erreur est diabolique » comme dit Sénèque. En l’occurrence, ne pas reconnaître ses erreurs c’est faire preuve d’arrogance, ce qui n’est pas bon pour inspirer confiance.

Qui se croit supérieur n’engendre pas la confiance

Au lieu de ça, ils ont persisté sur leur position de supériorité, c’est-à-dire celle de ceux qui « savent », qui s’appuient sur les conseils d’experts, de scientifiques, en nous imposant une prétendue nécessaire « pédagogie ».

Ce mot « pédagogie » a été répété un nombre incalculable de fois. Etymologiquement, pédagogie signifie direction des enfants. Même si ce n’est pas forcément conscient, les membres du gouvernement considèrent donc les français comme des enfants à qui il faut faire la leçon.

Cette infantilisation est très mal ressentie par la population, qui a l’impression que le président et les ministres se considèrent au dessus d’elle, décide « d’en haut » pour la masse qui est « en bas ».

Le citoyen n’est plus traité d’égal à égal, comme le prône le principe d’égalité de la république. La dérogation à ce principe entraîne également une perte de confiance.

Le secret entretenu mine la confiance

Le dernier point qui contribue à semer le doute est le secret des prises de décisions.

Dans une démocratie digne de ce nom, les parlementaires représentent le peuple et contribuent aux décisions en débattant et en votant les lois. Depuis le début de la crise sanitaire, le président utilise le « conseil de défense » pour la gérer. Or, ce conseil de défense n’était pas fait pour ça à la base. Il a toujours été utilisé pour la défense nationale et pour la sécurité en cas de conflits ou d’attaques terroristes. Et c’est assez logique qu’il y ait ce qu’on appelle le « secret défense » dans ces cas-là.

Mais, pour la santé, ce secret n’a pas de justification. Il ne s’agit pas du secret médical qui est propre à la profession de médecin. Ce secret autour des prises de décision sur la gestion de la crise sanitaire donne l’impression qu’on nous cache des choses, qu’on ne nous dit pas tout. C’est un manque de transparence, un déni de démocratie, qui accentue cette impression d’élite opposée au peuple et qui augmente encore plus le doute en diminuant d’autant la confiance des citoyens envers le président et le gouvernement.

On voit bien, au bout du compte, que tous ces dysfonctionnements répétés, ces erreurs non assumées, la supériorité et l’arrogance affichées, ces décisions prises dans le secret, n’ont fait que saper, au fil des mois, la confiance des citoyens.

Qu’en pensez-vous ?
Avez-vous confiance dans les dires de nos dirigeants ?
En quoi, en qui avez-vous confiance ?
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